creer ou reprendre une pharmacie

Créer ou reprendre une pharmacie ?

Si vous êtes docteur en pharmacie, il est légitime de souhaiter un jour se mettre à son compte. Seulement voilà, créer une pharmacie n’est pas une chose si simple puisque, outre le fait de disposer de la capacité professionnelle qui comprend une expérience d’au moins six mois et un titre de docteur en pharmacie, les implantations sont particulièrement encadrées par la loi. L’ARS (l’Agence régionale de Santé), la Préfecture et l’Ordre des Pharmaciens ont en effet leur mot à dire sur la potentielle implantation et le monopole du marché du médicament. Alors, doit-on créer ou reprendre une officine ? Début de réponse.

reprise de pharmacie

Créer une pharmacie, c’est partir sur une étude de marché

Outre le fait de constater qu’il n’y pas de concurrence directe avec une autre officine (l’ARS sur ce point est là pour vérifier cette réalité en fonction du nombre d’habitants), la constitution d’une demande étayée des éléments indispensables à l’implantation, il va vous falloir budgéter un ensemble d’achats et investir sur des charges fixes. En effet, il est nécessaire d’avoir un local, en location ou à l’achat et de l’aménager pour la réception du public, y compris du public handicapé. Le stock, la communication, l’empli de personnel sont également à prévoir. Cela suppose donc d’estimer un chiffre d’affaires qui permettra ensuite, via le calcul des marges sur coûts variables, de déterminer un seuil de rentabilité de votre affaire. Le montage d’un business plan est donc particulièrement recommandé, ne serait-ce que pour avoir une feuille de route et solliciter évidemment des prêts bancaires, éventuellement quelques aides au démarrage.

Reprendre une pharmacie, une solution parfois coûteuse mais simple

Évidemment, les indices de rentabilité sont facilement observables sur de l’existant. C’est ce qui fait tout l’intérêt de s’intéresser au rachat d’officines comme le propose ce site professionnel. A partir des bilans observables sur les trois voire six dernières années parfois, on peut étudier l’ensemble des KPIs d’une structure donnée. Le bilan, mais aussi le compte de résultat donnent de précieux indices pour estimer le coût de rachat mais aussi établir un prévisionnel en pratique bien plus fiable que lors d’une création ex-nihilo. Seulement voilà, parfois les coût de rachat et la négociation sont particulièrement difficiles, ce qui implique de solliciter l’avis de professionnels et d’experts-comptables pour les transactions, la constitution des statuts (rappelons qu’un pharmacien ne peut détenir qu’une seule officine et ne peut faire intégrer sauf cas très particuliers d’associés non pharmaciens).

Accompagné lors de la reprise, cette solution est la plus sûre quant à la pérennité de votre projet entrepreneurial

Prendre le temps de la réflexion, assurer la continuité après rachat

Les négociations durent logiquement parfois puisque les montants sont assez élevés dans la profession. Si vous avez un appui bancaire, il semble toutefois assez facile de réaliser l’opération. Une fois la pharmacie rachetée, nombre de nouveaux acquéreurs demandent une continuité temporaire du cédant, en l’embauchant par exemple, afin d’assurer la transition dans la clientèle. Les clients de pharmacie sont en effet pour une bonne part assez fidèles et il convient d’assurer au mieux la transition lors de la reprise. Il existe aussi à cette occasion des aides particulières, prendre contact avec l’Ordre régional des Pharmaciens est une excellente initiative de votre part. Démarrer votre entreprise nécessite dans tous les cas de prendre contact avec un ensemble de partenaires, que ce soit dans votre profession ou même des tiers comme l’expert-comptable, l’assureur et le banquier. Une relation durable, pérenne et de confiance permet en effet d’assurer transition et rentabilité de votre officine sur le long terme.

Le secteur de la pharmacie en France

Le secteur pharmaceutique en France constitue une composante vitale de l’économie nationale, et ce, bien avant l’émergence de la pandémie mondiale. Reconnue comme l’une des principales puissances pharmaceutiques à l’échelle européenne et mondiale, la France affiche un secteur dynamique avec un chiffre d’affaires annuel dépassant les 60 milliards d’euros. Ce succès économique s’inscrit dans le cadre d’un système de santé robuste, caractérisé par un régime d’assurance maladie obligatoire et universel. Cette particularité du modèle français assure une couverture large des coûts médicamenteux par l’assurance maladie, engendrant ainsi une demande soutenue pour les produits pharmaceutiques. Cette dynamique contribue significativement à la prospérité et à l’expansion continue du secteur.

Au cœur de l’industrie pharmaceutique française, on retrouve la présence marquée de géants pharmaceutiques multinationaux, parmi lesquels figurent des entreprises de renom telles que Sanofi, Servier, et Ipsen. Ces acteurs majeurs, aux côtés d’une myriade d’entreprises de taille moyenne et de startups innovantes dans les biotechnologies, forment un écosystème riche et diversifié. Ce paysage est complété par une forte activité en recherche et développement, faisant de la France un hub de premier plan pour l’innovation en santé, la biotechnologie et la génomique. Le territoire français abrite ainsi un réseau de recherche en santé de classe mondiale, bénéficiant d’investissements conséquents tant publics que privés, qui alimentent le développement de nouvelles thérapies et technologies médicales.

La régulation du secteur pharmaceutique en France est assurée par des instances gouvernementales dédiées, notamment l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM). Cette autorité joue un rôle crucial dans la surveillance du marché, garantissant que les médicaments mis à disposition des patients respectent les standards les plus élevés en matière de sécurité, d’efficacité et de qualité. Cette réglementation stricte, associée à une politique de santé publique orientée vers l’accès universel aux soins, positionne la France comme un modèle dans la gestion de la santé publique et la sécurité des patients.

L’industrie pharmaceutique française, par son envergure et son influence, joue donc un rôle clé non seulement dans l’économie du pays mais également dans le paysage sanitaire global. Elle se distingue par sa capacité à innover, à produire et à distribuer des médicaments qui répondent aux besoins de santé de la population, tout en contribuant de manière significative à la recherche médicale de pointe. Ce secteur, par son dynamisme et sa capacité d’adaptation, continue de relever les défis posés par les évolutions démographiques, les maladies émergentes et les attentes croissantes en matière de soins de santé.

Le contrôle de l’ouverture des pharmacies en détails

En France, la régulation de l’ouverture des pharmacies est strictement encadrée par des dispositions gouvernementales, visant à assurer un accès équilibré aux soins de santé pour l’ensemble de la population. Cette réglementation s’inscrit dans le cadre d’une politique de santé publique visant à garantir une distribution géographique cohérente des officines de pharmacie sur le territoire national.

Selon les directives en vigueur, il est stipulé qu’une commune comptant plus de 2 500 habitants doit impérativement disposer d’au moins une officine de pharmacie. Ce principe vise à garantir un accès minimal aux médicaments et aux conseils pharmaceutiques pour tous les citoyens, indépendamment de leur lieu de résidence. De plus, le nombre d’établissements pharmaceutiques autorisés à opérer dans une même commune est déterminé en fonction de la démographie de cette dernière, suivant une logique qui cherche à ajuster l’offre de soins pharmaceutiques à la demande locale.

La procédure d’ouverture d’une nouvelle pharmacie est encadrée par un ensemble de critères rigoureux, qui prennent en compte, entre autres, la localisation géographique de l’établissement projeté ainsi que sa proximité avec d’autres pharmacies déjà en activité. Ces mesures ont pour but de prévenir une concentration excessive d’officines dans des zones déjà bien desservies, tout en favorisant l’installation de nouvelles pharmacies dans des secteurs moins pourvus.

Pour concrétiser un projet d’ouverture, le demandeur doit soumettre son dossier à l’Agence Régionale de Santé (ARS) compétente. L’évaluation de la demande repose sur un examen approfondi effectué par la Commission Régionale de Conciliation et d’Organisation des Soins (CRCOS), qui émet un avis sur la pertinence et la viabilité du projet. C’est seulement après avoir obtenu un avis favorable de cette commission et une autorisation formelle de l’ARS que le promoteur peut procéder à l’ouverture de sa pharmacie.

Enfin, l’ouverture de pharmacies en zone rurale est encouragée par des dispositifs tels que les maisons de santé pluridisciplinaires, qui permettent de regrouper plusieurs professionnels de santé dans un même lieu. Ces maisons de santé peuvent inclure une pharmacie pour répondre aux besoins des habitants de la zone.

C.S